Transcription :
- Bonjour, Alice.
- Bonjour, Manon. Ça va ? Tu vas bien ?
- Ça va, et toi ?
- Ça va super, merci ! Merci encore d'avoir accepté l'invitation pour cette petite interview sur ton apprentissage du français et plus particulièrement sur comment tu as acquis une si bonne prononciation en français. Je pense que c'est un grand défi pour tous les apprenants, et je pense que ça va être super intéressant d'en parler.
- Mais de rien !
- Et avant de parler un peu plus de ça, est-ce que tu peux te présenter, nous dire qui tu es ?
- Bien sûr! Du coup, je m'appelle Alice. Je suis artiste, compositrice de musique, et autrice aspirante. Ça m'arrive également de donner des cours de langue. Aussi, j'ai grandi à Sydney en Australie, et j'habite près de Paris depuis à peu près deux ans, et c'est là où je viens de terminer un master en musicologie et composition.
- Félicitations !
- Et tu donne des cours en français, en anglais ?
- Les deux. J'ai déjà donné des cours d'anglais à une école privée de business aux Français. Mais en fait, je suis moins à l'aise parce que je n'ai jamais dû apprendre l'anglais. Alors que les cours de français que je donne, je suis beaucoup plus à l'aise parce que même si je ne prétends pas parler parfaitement, au moins j'ai appris des règles de grammaire que j'enseigne plus récemment.
- C’est plus frais en tête.Et du coup, à la base, comment tu as commencé à apprendre le français ? Qu'est-ce qui t'a inspiré à le faire ?
- Alors, il y a 10 ans, j'ai fait partie d'une chorale australienne et on a fait une tournée en France. On a chanté à la Madeleine, c'était hyper cool. Mais j'ai eu une mauvaise expérience aussi pendant ces tournées. Je parlais aucun mot de français et je suis allée dans un tabac en essayant d'acheter une carte SIM pour mon portable, pour avoir du réseau. Du coup, je ne parlais pas français et l'homme derrière la caisse ne parlait aucun mot d'anglais et voilà, on a galéré pour que j'aie ma carte SIM. Il a fini vraiment par m'engueuler, il a crié et c'était quelque chose qui, voilà, m'avait assez marquée. Tu sais, parfois, ce sont ces expériences et mauvaises expériences qui nous marquent plus, qui nous traumatisent, voilà. Et je me suis dit : 'OK, je vais apprendre le français pour éviter que ça m'arrive encore une fois si jamais je reviens en France'.
- C'est un mal pour un bien, au final, oui.
- Et du coup, j'étais motivée et je me suis dit : 'OK, je vais commencer à apprendre le français. Je vais aller sur Duolingo'. Et pendant cinq ans, je traînais sur Duolingo, mais vraiment pas continuellement. Quelques semaines, puis une pause, quelques semaines, puis une pause. Et au bout de cinq ans, je ne savais pas me présenter. J'avais appris peut-être 50 mots, pas plus. Et je me suis dit : 'Mais Alice, qu’est-ce que tu as fait pendant ces 5 ans ? Si tu avais vraiment essayé d'apprendre le français, tu aurais fait des progrès. Ça ne va pas'. Du coup, je me suis calmée et je me suis inscrite dans des cours de français à l'Alliance Française de Sydney. C'est là où je suis vraiment partie dans mon apprentissage sur la bonne base.
- Du coup, on va surtout parler de la prononciation, parce que je pense que c'est sur ça que tu t'es finalement beaucoup concentrée pour arriver à ces résultats là. Quels ont été les plus grands défis auxquels tu as été confrontée avec la prononciation française et comment tu as fait pour surmonter ces défis ?
- Du coup, pour moi, c'était surtout les voyelles nasales. J'avais beaucoup de mal de distinguer les sons 'un' et 'on', par exemple. Même 'un' et ‘en’. Voyant les lettres 'a', 'i', 'n', j'avais beaucoup de mal à faire 'in'.
- Ce ne sont pas des sons qui existent en anglais.
- Mais je pense que le fait d'avoir beaucoup chanté depuis, voilà, 15 ans, 16 ans, ça m'a aidé à faire ce qu'il fallait faire au niveau de la langue, de la bouche et de là où passe l'air, pour arriver à faire ces sons là. J'ai aussi beaucoup de chance parce que mon copain, qui est maintenant mon mari, a été scolarisé en français. Du coup, il est australien mais il est allé à une école française en Australie. Il y en a deux et il est allé à celle de Canberra. Du coup, c'est lui qui m'a aidé. Enfin, c'est lui qui a remarqué : 'Alice, tu ne fais pas bien la distinction entre ça et ça.’ Voilà.
- Du coup, il maîtrisait directement la prononciation française ?
- Oui, il parle français depuis l'âge de 3 ans.
- Ah oui, à cet âge là, c'est là où, justement, on prend la prononciation. Le tympan, l'oreille, se forme au son. Donc oui, c'est plus facile pour la prononciation quand on est jeune.
- J’avoue que je suis un peu jalouse, j’aurais aimé apprendre dès le jeune âge.
- Moi aussi, du côté anglais-espagnol, c'est vrai que j'aurais aimé être dans une école internationale aussi. Mais bon, c'est comme ça. Et du coup, tu as utilisé des techniques particulières pour améliorer ta prononciation en français ? Tu as dit le chant, mais il y a eu d’autres choses ?
- Oui, il y a eu le chant. Et aussi… En fait, j'ai inventé une chanson pour bien me rappeler des verbes qui utilisent 'être' au passé composé au lieu d''avoir'.
- Génial !
- J'ai composé cette chanson et je l'ai montrée à mon prof à l'Alliance française qui a fait genre : 'Ah, très bien Alice !’
- Il faut que tu la mettes sur YouTube !
- Ouais, ouais, je devrais faire ça.
- Les verbes de mouvement, les verbes d'état ?
- Exactement. Mais en fait, surtout, la technique de s'enregistrer pour moi, c'était mon outil numéro un. C'était de voilà, de me filmer, de m'enregistrer. Ce qui n'est pas fun, c'est pas incroyable pour l'égo. Oui, ça a baissé un peu l'estime de soi. Mais en tout cas, pour moi, c'était bien parce que, quand on est en train de produire ce qu'on aimerait analyser et améliorer, on a forcément moins de capacités pour, voilà, faire attention. Et du coup, si on divise les tâches, si on parle et puis ensuite, après, on a le moyen d'analyser ça, voilà, ça permet de faire plus de progrès.
- Et du coup, tu es arrivé toi-même à distinguer ce que tu devais améliorer ? Parce que souvent, on se dit : 'Je ne sais pas en fait si je dis ça bien ou si je le fais bien.' Est-ce que toi, toi-même, tu es arrivé à dire : 'Ça, ça va ou ça ne va pas ?'
- Oui, en fait, ce que j'ai fait, j'ai trouvé des francophones sur YouTube et j'ai imité ce qu'ils ont dit. Du coup, j'avais des phrases directes à comparer. Parce que tu as raison, sinon, on ne sait pas forcément ce qu'on fait bien et ce qu'on fait mal. Mais avec, je pense, l'oreille musicale, ça m'a permis d’améliorer.
- En fait, tu faisais du shadowing. Voilà, c'est vraiment la technique que je recommande à tout le monde pour améliorer sa prononciation.
- Oui, ça marche.
- Ça marche très bien, ça marche énormément. Mais c'est marrant, c'est vrai que je n'avais pas pensé au fait que le chant peut aider. C'est vrai que quand tu chantes, tu vas chercher des notes et peut-être que la prononciation, ça t'a aidé à chercher des sons que tu n'avais peut-être pas dans ta langue maternelle. Intéressant.
- Et juste, faire des choses bizarres avec le visage et avec la bouche... Dans la vie, on ne fait jamais ça, ou pas pendant longtemps, peut-être quand on est surpris. Mais là, tu as un chef de choeur devant toi qui fait genre : 'Ah, non, voyelle, plus ouverte s'il vous plaît.' Tu t'entraînes au moins à ne pas te sentir un peu ridicule en faisant ça. Tu te dis : 'Ah, c'est normal de manipuler la bouche et le visage.'
- Parce que je crois que le français, par rapport à l'anglais, utilise beaucoup plus de muscles au niveau de la bouche et il y a souvent des apprenants qui me disent : 'Après avoir parlé français, ils ont mal à la bouche parce que leur bouche travaille plus’.
- Oui, je confirme.
- Je crois qu'il y en a aussi qui utilise la technique du crayon, de mettre un crayon dans la bouche et de dire des phrases. Je sais qu'on peut le faire pour mieux articuler, OK, dans sa langue même, mais il y en a qui essayent aussi de faire ça. C’est cool pour pratiquer.
- Et du coup, est-ce que... Je ne sais pas, si tu as un avant-après, enfin, quel était le... Comme tu vis à Paris, est-ce que la prononciation, le fait d'avoir une bonne prononciation, est-ce que ça t'a aidé ou au contraire, peut-être quand tu n'avais pas forcément une bonne prononciation, est-ce que ça ne t'a pas aidé, vivant à Paris, en côtoyant des francophones ?
- Ouais, je dirais qu'il y a deux côtés. Genre là, quand tu, enfin, après, quand tu as une bonne prononciation mais que tu n'es pas forcément habitué aux codes de politesse ou de voilà, la vocabulaire, le vocabulaire de tous les jours, parfois, on pense que tu es français, française, mais t'es juste bête parce que tu ne comprends pas. Il m'est arrivé, c'est une anecdote un peu folle, mais j'arrive dans une boulangerie, j'ai commandé, je ne sais pas, un pain au chocolat, et on m'a demandé : 'Avec ceci ?' Et moi, j'ai entendu : 'Avec souci ?'
- Une de mes étudiantes m'avait raconté la même chose. Oui, je crois qu'elle était au marché, je ne sais plus, et pareil, on lui avait dit 'Avec ceci ?' et elle avait compris 'Avec souci ?' et elle a eu la même réaction, genre : 'Bah non, tout va bien.’
- C’est une phrase qu’utilisent les marchands français pour dire ‘Et en plus de ça’.
- Ça m'a été très utile d'avoir, pas vraiment, enfin, pas beaucoup d'accent quand je parle. Je trouve que ça facilite énormément la vie. Si j'ai plein d'amis expatriés, ils n'ont pas forcément autant de, voilà, joie et facilité à vivre ici que moi. Je suis vraiment chanceuse de pouvoir vivre, genre, quasi normalement dans la société française et ça, voilà. Enfin, après, il y a beaucoup plus de préjugés qui peuvent rentrer dans l'ensemble et tout. Mais surtout, je suis très reconnaissante envers moi-même, dans le passé, d'avoir autant travaillé mon accent, parce que voilà, ça fait plaisir tous les jours, quoi.
- Oui, c'est sûr, ça aide. Après, je fais toujours une distinction entre accent et prononciation.
- Ouais, c'est une bonne idée de faire ça.
- Ouais, parce que les accents, on en a tous. Moi, j'en ai un, dans les régions, on en a un. Mais il peut y avoir aussi de la discrimination sur les accents. Bon, ça, c'est assez triste. C'est le revers de la médaille. Mais c'est vrai, la bonne prononciation aide à se faire comprendre. Oui, et après, voilà, c'est vrai que le fait d'avoir un accent ou pas, c'est une question délicate, parce que voilà, c'est l'internationalisation. C'est une belle chose, mais c'est vrai qu'il y a des gens qui sont discriminants.
- Tu as tellement raison de faire cette distinction, parce qu'en fait, au début, je me suis dit que mon but c'était de parler comme une francophone native. Et c'est seulement maintenant où je me rends compte, c'est un peu toxique ça. Enfin, pourquoi ? Parce que j'avais un peu honte de ne pas l'être, alors que je peux comprendre.
- C'est vrai que ça flatte l'ego, mais d'un côté, c'est vrai que ça peut être tout à fait toxique. Là, je ne suis pas sûr qu'il y ait un Français natif qui parle... Je veux dire, on parle tous différemment, donc c'est un peu difficile d'avoir une base. Ça peut devenir un peu un cercle vicieux. Je suis tout à fait d'accord. Mais une bonne prononciation, c'est bien pour se faire comprendre, ça aide. L'accent, ça fait le charme. Et tu as dit qu'il y avait... Tu as déjà dit, pour les voyelles nasales, qui t'ont posé des problèmes. Mais y a-t-il d'autres sons ou des mots qui t'ont posé des problèmes en français et comment tu as réussi à les maîtriser ?
- Il y a un mot qui me pose encore problème, c'est 'hiérarchie'.
- Ah, je pensais à celui-là. En fait, j'ai remarqué que les mots, même moi, en anglais qui me posent problème, c'est les mots qui existent dans ta langue maternelle et dans l'autre langue, mais qui ne se prononcent pas de la même façon. Et ça, c'est aussi, je trouve, très difficile. Ouais, 'hiérarchie'.
- Ouais, je pense. Le fait d'imaginer un 'Y' à la fin, 'hiérarchie', je pense que tu as complètement réparé ce problème pour moi, parce que moi, j'imaginais toujours le 'H' qui ne se prononce pas. Alors que si j'imagine 'hiérarchie', merci, Manon.
- Ah, pourtant j’ai juste prononcé le mot ahah ! Mais, c’est qu’en anglais, on a le son ‘k’ dans ‘hiérarchie’ et en français, c’est le son ‘SH’. Je pense, tous les mots comme ça, il y a 'chirurgie', 'quincaillerie', ce sont des mots qui posent très souvent problème aux anglophones.
- Sinon, le son 'R', aussi, parfois je mets pas justement assez d'air pour vraiment le produire et j'ai fait genre... mais je trouve ça charmant de faire 'ah, je reviendrai un peu’.
- Oui c'est vrai, oui, c'est pas facile, c'est vraiment difficile à maîtriser. Il y avait plusieurs étudiants, un étudiant qui lui, pendant des semaines, il imitait un tigre. Et un autre qui écoutait beaucoup les chansons d'Édith Piaf parce qu'elle a un 'R' très exagéré, vraiment très exagéré. Et du coup, en écoutant, en répétant, ça peut aider, mais ça demande de la pratique, ça c'est sûr. Et est-ce que tu as des astuces ou des exercices que tu pourrais partager qui t'ont aidé à maîtriser la prononciation française ? Tu en as déjà dit pas mal, mais si tu en as d'autres.
- Ouais, s'enregistrer, je pense. En fait, au lieu d'un exercice précis, j'encourage les gens à ne pas avoir peur de ralentir leur apprentissage pour perfectionner leur prononciation. Parce que ça peut arriver qu'on a un vocabulaire riche et on arrive à s'exprimer et dire ce qu'on a envie de dire, mais l'accent n'est pas encore arrivé là où... Enfin, la prononciation, pardon, c'est pas... Pour moi, c'était des synonymes, mais maintenant tu m'as ouvert les yeux. Mais, c'est en fait, il faut bien distinguer. Donc, voilà, la prononciation n'est pas arrivée là où on aimerait qu'elle soit. Parfois, quand on arrive à parler vite, on n'a pas envie de parler plus lentement. Encore une fois, parce qu'on se dit : 'Ah, je reviens en arrière, c'est comme si j'étais encore au niveau A1.' Mais en fait, c'est pareil avec des instruments de musique. Par exemple, en violon, si on joue avec une mauvaise technique, si on revient aux bases et qu'on n'a pas peur d'aller lentement, ça permet de réaccélérer, genre deux fois plus vite, et d'aller encore beaucoup plus loin à l'avenir.
- C’est ça, c'est repartir sur les bonnes bases. C’est intéressant ce que tu dis. Tu peux avoir un bon vocabulaire, une bonne grammaire, mais si quand tu parles on comprend pas ce que tu dis, bah ouais, c'est du coup ça a moins d'intérêt d'avoir autant de compétences comme ça. Il vaut mieux revenir un peu, c'est vrai, sur la prononciation.
- Ouais, c'est l'image de, ouais, d'avoir perfectionné sa grammaire, si finalement on comprend pas.
- Oui, bah oui, voilà, c'est sûr. Et est-ce que tu as pu remarquer, est-ce que tu as pu suivre ton progrès au niveau de ta prononciation au fil du temps ? Est-ce que tu as eu des éléments marquants qui t'ont dit : 'Waouh, là j'ai vraiment progressé ?'
- Oui, je pense, le fait de m'avoir autant filmée, ça m'a permis de remarquer parce que j'ai commencé à filmer mes progrès en 2019 je pense. Et du coup, enfin, à l'époque, je pensais parler parfaitement avec une super prononciation et après, genre deux ans plus tard, je me dis : 'Ah, ouais, j'avais des progrès encore à faire.' On se remarque pas forcément sur le moment, mais après, on peut se dire : 'Ah, ouais, j'ai bien fait des progrès.' Et donc j'encourage les apprenants à faire ça, juste si jamais ils ont besoin d'un peu se booster et se dire : 'Tiens, en fait, j'ai fait des progrès.' Parce que parfois, on a l'impression de, voilà, d'être arrivé au plateau. Mais surtout, ma première année en France, il m'est arrivé des moments... Je me suis fait une amie marocaine qui est une très bonne amie, et notre première conversation, une moitié de mon cerveau se parlait en disant : 'Mais, on fait notre première amie en France, c'est incroyable. On lui parle en français, elle ne répond pas en anglais’. Il y avait beaucoup de moments comme ça où je me disais : 'Tiens, on est arrivé, c'est chouette.’
- Et du coup, quel serait ton conseil, tu en as déjà donné beaucoup, mais si on en retient qu'un, un conseil pour améliorer sa prononciation en français ?
- Je pense, c'est plus facile à dire qu'à faire, mais autant que possible, de se débarrasser de la honte. De la honte de faire des fautes, par exemple, ou plus globalement, la peur de se ridiculiser. Parce que ça, ça permet de faire des progrès dans n'importe quel domaine, mais surtout les langues étrangères. Et si on est dans son coin et on a peur de mal prononcer quelque chose, on ne va pas faire de progrès. Donc, même si c'est dur, et on peut vraiment être embarrassé.
- C’est souvent un déclic. Enfin, c'est, tu peux le répéter 20 fois à quelqu'un, ça ne viendra pas. Et c'est un jour où il va avoir le déclic de se dire : 'Ah ouais, non, mais là, il faut vraiment, faut que je, faut que je fonce quoi.' C'est vrai, c'est vraiment pas facile. On a beau l'entendre 100 fois, mais ouais, il faut juste oser quoi.
- Et avoir conscience que tout, enfin, aussi le fait que la personne ne pense pas à ton niveau quand tu parles. Personne n'est là : 'Je dirais B2, mais pas C1.’ C'est, on s'en fout.
- C'est, la plupart des gens ne savent même pas ce que c'est, A1, A2, ces notions là. Donc, l'important, c'est la communication. C'est de se faire comprendre. Et voilà, je pense, plutôt que les gens vont être admiratifs de voir quelqu'un essayer de parler une autre langue. Surtout en France, on n'est pas les plus doués en langues étrangères. Donc, je trouve ça toujours flatteur de voir quelqu'un qui parle la langue en France.
- Il faut toujours avoir plus le positif, même si c'est vrai que les Français, parfois, sont désagréables, mais ils le sont avec tout le monde. Peut-être, on n'est pas, j'en ai, les inconnus dans la rue, on n'est pas forcément chaleureux. Mais au moins, on est comme ça avec tout le monde, c'est pas discriminatoire. On a inventé un terme, c'est être gentil à la française. C'est, en fait, tu vois, on va dans un commerce, je ne sais pas, quelque part, et je me demande : 'La dame ou le monsieur était sympathique ?' Et tu ne peux pas dire que oui, mais tu ne peux pas dire non, c'est un oui. C'est trop bizarre, c'est vraiment typiquement français. Et on dit : 'Gentil(le) à la française.' Tu ne peux pas dire qu'il a été méchant, mais tu ne peux pas dire qu'il a été sympa. Et c'est être français. Tout le monde n'est pas comme ça, heureusement, mais beaucoup quand même.
- Franchement, pour moi, chaque Français que j'ai rencontré et que j'ai eu l'occasion de vraiment, voilà, avoir une conversation avec, ce sont des gens adorables. Juste parfois, un petit froid, c'est ça. La première, enfin, la façade est un peu froide.
- Il faut creuser un petit peu pour trouver un petit cœur. Merci beaucoup, Alice. C’était vraiment très intéressant. D'avoir ton retour sur ton apprentissage, qui est aussi très impressionnant. Je pense que tu vas inspirer beaucoup de monde dans leur apprentissage même. Et où est-ce qu'on peut te retrouver ?
- Ah oui, sur YouTube, sur les réseaux, chaîne YouTube et un site Internet : www.alicechance.com. Là, on peut écouter ma musique et enfin, un peu, mes projets à part le français.
- Et voilà, je mettrai, toute façon, les liens en description. Merci beaucoup, merci encore et à bientôt. Passez un bel été à Paris.
- À toi aussi. À bientôt.