Manon : Salut, j’espère que vous allez bien. On a une vidéo spéciale aujourd'hui parce qu'on a un invité spécial : Benoît.

Je vous avais posé en question sur Instagram les questions, vous aviez sur la différence entre la France et la Belgique et je me suis dit que ça allait être parfait de faire cette vidéo avec Benoît parce qu'il est belge et je suis française et je pense qu'il est bien placé pour en parler.
 

Benoit : Exactement, exactement.

M : Alors, voilà je te laisse te présenter pour ceux qui ne te connaissent pas. Il y en a certains qui te connaissent.
 

B : Ben oui voilà vous m'avez déjà vu plusieurs fois lors des French Coffee dont j'ai vraiment beaucoup de plaisir à animer trois fois par semaine depuis ce mois de septembre.

Et donc voilà je vis à Bruxelles, je suis professeur d'Histoire et de Géographie dans un collège depuis 15 ans. C'est ma quinzième rentrée donc ça commence à faire quelques années d'expérience.

Et avec Manon on s'est connus lorsque moi j'avais décidé de reprendre des études pour aussi être professeur de français après un voyage au Vietnam où j'avais eu l'occasion d'enseigner le français. Et voilà ça a vraiment été une passion et quand Manon à développer son site voilà.
 

M : C'était une évidence qu'on allait travailler ensemble.
 

B : Exactement. Après avoir fait le Master donc on s'est connus lors de ce Master et on a directement bien collaboré. On avait directement la même manière de voir les choses que ce soit d'un point de vue pédagogique où que ce soit au niveau des objectifs de l'apprentissage du français et la manière dont on veut transmettre un peu cet amour de notre langue maternelle également. Donc voilà et du coup, c’est avec plaisir aussi que je répondrai, que j'essayerai d'apporter quelques lumières sur les questions que vous avez posées à Manon.
 

M : Et c'est parfait que t'es un bagage d'Histoire / Géographie parce qu'on ne sait pas forcément tout sur comment s'est développée la langue française en Belgique et en France.

Alors, on peut commencer pour ceux qui ne connaissent peut-être pas forcément la Belgique est de présenter la Belgique, à savoir que le français est une langue officielle, mais qu’il y a des partis où on parle français, d'autres où on parle le flamand. Si tu peux brièvement présenter la Belgique.

 

Présentation de la Belgique :

B : Oui, oui, c’est très complexe ça donc je ne vais pas faire un cours d'Histoire avec des dates, etc. On va faire vraiment en gros pour aller à l'essentiel.

Mais, en gros la Belgique est un État fédéral donc avec plusieurs niveaux de pouvoir et surtout avec trois régions, mais aussi trois communautés. Et donc les communautés sont déterminées, établies en fonction de différents critères dont la langue et les trois communautés qu'on retrouve en Belgique et bien, c’est la communauté française, la communauté flamande et la communauté germanophone. Depuis peu, la communauté française s'appelle également fédération Wallonie-Bruxelles.

Concrètement ce que cela veut dire eh bien ça veut dire qu'il y a trois langues officielles selon la zone géographique où on se trouve. Évidemment, il y aura des langues qui seront privilégiés ou qui seront tout simplement d’usage. C'est le cas par exemple de la Flandre donc grosso modo la moitié nord du pays où le flamand est la langue officielle. Enfin, le néerlandais.
 

M : Oui, je ne sais jamais si je dois dire "flamand" ou "néerlandais".
 

B : Quand on parle de flamand, c’est plutôt le dialecte. Donc le néerlandais est la langue officielle. Donc nous avons la partie sud, la Wallonie où là le français est la langue officielle.

Puis, on a Bruxelles, une région à part entière où nous avons les deux communautés. Et donc à Bruxelles les deux langues aussi bien le néerlandais que le français ont le même statut. Elles sont toutes les deux langues officielles. N'importe quel employé ou un travailleur administratif, travailleur communal doit maîtriser les deux langues.

Et puis la petite partie, bon, ça concerne un petit peu moins de personnes puisque c'est la partie germanophone. Cette partie germanophone vient de territoires qui ont été entre guillemets cédés, confisqués à l'Allemagne après la première guerre mondiale et qui ont été repris à la deuxième. Et puis, rétrocédés.
 

M : Un peu comme l'Alsace et la Lorraine.
 

B : Voilà, c'est un peu le même principe. Et là, on parle allemand, mais ça concerne une minorité plus évidente.
 

M : Donc, toi tu es né à Bruxelles.
 

B : Oui, à Bruxelles.
 

M : Donc, tu parles français ?
 

B : Alors, oui voilà je parle français parce que nonante pourcents.
 

M : Quatre-vingt-dix ahaha.
 

B : Oui, voilà on va y revenir. 90 % des Bruxellois parlent français, ont le français comme langue maternelle. Mais, à l'école on a quand même des cours de néerlandais dès l'école primaire. Donc assez tôt nous sommes familiarisés avec le néerlandais. Et à 18 ans on est censé connaître pas être bilingue, mais déjà avoir un bon niveau de néerlandais.

 

Pourquoi on parle français en Belgique ?

M : Oui, savoir communiquer. On va commencer par la première question, ce n'est pas la plus facile : pourquoi on parle français en Belgique ? Moi, je ne sais pas !
 

B : Voilà, bon, ce n’est pas une question très facile.

Donc, étant donné qu'encore une fois sans faire un cours d'histoire, dans les grandes lignes.

Le français est assez récent puisqu'on parle plusieurs dialectes que ce soit donc déjà dans plusieurs régions de France, c'est vraiment l'enseignement obligatoire qui va généraliser l'usage du français.

 Mais, au-delà de ça bon bah voilà le français est une langue latine, c’est un héritage donc romain est en fait pour voir les choses de manière assez simple la frontière linguistique belge entre la Wallonie la partie francophone donc et la partie néerlandophone correspond dont les grandes lignes en fait à la fin de l'empire romain.

Donc, la fin de l’influence des langues latines et cette frontière qui n'est pas aussi nette que les frontières qu'on connaît aujourd'hui on parle plutôt de fin d'une zone d’influence va continuer à perdurer après entre la fin de la zone d’influence du royaume et puis de l'empire carolingien et la zone d’influence d'un autre côté du saint empire romain germanique. Deux langues. Si on remonte vraiment loin, ça nous vient vraiment de l'antiquité, de Rome.
 

M : Ce n'est pas aussi simple que ça.

 

Est-ce que les Français et les Belges se comprennent ?

Alors, la deuxième question : est-ce que les Français et Belges se comprennent ? On se comprend bien ça va ?
 

B : Bah oui, effectivement on se comprend très bien. Évidemment, entre belges francophones bien entendu puisqu'avec les néerlandophones bon, il y a la barrière de la langue. Même si eux apprennent le français également à l'école, très jeunes.
 

M : Oui, ils parlent très bien français.
 

B : La plupart du temps, ils ont un très bon niveau de français. On se comprend oui. Alors, parfois il y a quelques petites particularités régionales au niveau du vocabulaire.

 

Quelles sont les principales différences entre le français de France et le français de Belgique ?

M : Alors, c'était justement la prochaine question, mais on peut englober ces deux questions : c'est les principales différences entre le français de France et le français de Belgique.

Alors, il y en a beaucoup, mais on se comprend très bien. Il y en a beaucoup sur le vocabulaire, l'accent oui, mais j'ai envie de dire en France il y a des accents très différents. Si on prend du Sud dans le Nord, l'Est et l'Ouest il y a des accents très différents. L'accent belge ressemble beaucoup à celui du nord.
 

B : Oui, il y a des similitudes. Oui, il ressemble clairement plus qu'à l'accent marseillais qui est beaucoup plus chantant.
 

M : L'accent belge est plus traînant. On a cet effet de lenteur où on a l'impression que les Belges parlent plus lentement, un peu comme avec les Suisses.
 

B : Ouais et parfois on insiste plus sur certaines syllabes comme je viens de le faire aussi sur certaines syllabes sur les R parfois qu'on prononce de manière un peu plus dure. Maintenant voilà il y a aussi en Belgique de grosses différences entre l'accent bruxellois.
 

M : Oui, ça j'ai remarqué.
 

B : Qui a des influences du néerlandais ou on peut dire du flamand.

M : Pour moi en Belgique, il y avait qu'un seul accent belge et en fait non en vivant ici j'ai vu qu'il y a l'accent de Liège, très différent. L'accent de Bruxelles, voilà, c’est souvent l'accent qu'on connait le plus en France où on en rigole un peu. Exactement. Et il y a l'accent des Néerlandais qui parlent français qui est un accent d'une personne qui apprend le français comme langue étrangère.
 

B : Voilà tout à fait donc ça, c’est déjà un point sur lequel tu mets le doigt, mais qui mérite d'être souligné. C'est qu'en fait un accent belge, il n’y en a pas un unique, comme l'accent français.
 

M : Voilà il y en a plusieurs. Généralement, on s'imagine l'accent bruxellois. C'est celui-là qu'on retient par exemple dans les films et les sketchs humoristiques français, on reprend l'accent bruxellois. C'est celui qu'on connait le plus, même s'il y en a des différents. Mais, c'est très compréhensible, il n'y a pas de problème.

Au niveau de la prononciation et comme tu disais j'aime bien on a une différence de prononciation sur le huit qui chez vous est plus aiguë.
 

B : Oui, on insiste sur des syllabes.
 

M : Mais, ce n’est quasiment pas perceptible pour quelqu'un qui n'est pas forcément francophone. Donc, il n'y a aucun problème sur ça.

Après ça va être plus au niveau du vocabulaire. Bah on a déjà le plus connu nonante / septante ; quatre-vingt-dix / soixante-dix, on va revenir dessus parce qu'il y avait une question sur ça.
 

B : Sinon, oui des petits mots.

En Belgique, il pleut, on a des averses très conséquentes donc comme tu le dis effectivement on dit qu'il drache. On entend, j'insiste sur les R.
 

M : Mais, ça j'ai envie de dire c'est comme en France. Dans le sud, on va appeler par exemple une chocolatine un pain au chocolat et en Belgique on dit une couque au chocolat.
 

B : Donc là, c’est l’influence du néerlandais. Il faut le dire quand même qu'il y a une influence du néerlandais sur certaines choses, surtout à Bruxelles.

Quelqu'un de vantard par exemple voilà on va dire qu'il a un gros cou, mais on le dit en néerlandais : Dikkenek.

M : Et en français, c'est avoir la grosse tête. Avoir la grosse tête, exactement.
 

B : En Belgique ça se met au niveau de notre cou.
 

M : Oui, et en France au niveau de la tête, ça monte plus haut. Mais voilà à part quelques différences comme ça, soit on se comprend, soit on se devine par le contexte de quoi la personne parle. Soit, on demande.

Moi, ça m'arrive quand je suis en Belgique de demander "C'est quoi ça ? Ça veut dire quoi ?".

Par exemple, il y a quelques jours, j’ai entendu ; mais ça vient du flamand : babeler. Je ne connaissais pas du tout et j'ai dit "C'est quoi babeler ?".
 

B : Oui, qui veut dire : discuter, mais dans le sens de bavarder.
 

M : Voilà, c'était un nouveau mot pour moi. Mais, il ne faut pas hésiter à poser la question si on ne comprend pas, ce n'est pas un problème.

 

Pourquoi en Belgique on dit : septante et nonante et pourquoi en France on dit : soixante-dix et quatre-vingt-dix ?

Alors, du coup la prochaine question, la fameuse question de pourquoi en Belgique on dit : septante et nonante et pourquoi en France on dit : soixante-dix et quatre-vingt-dix. Alors, on s'est tous les deux renseignés parce que pour l'instant on n'a pas une réponse concrète ne sait pas exactement, précisément d'où ça vient.

On sait alors qu'en France, ça aussi, ce n’est pas sûr, mais qu'on dit 80 90 70 parce que les Gaulois comptaient par vingt. Donc, on pense que ça vient de ça alors après pourquoi en Belgique on a changé ?
 

B : Sans doute un petit peu comme on l'expliquait au niveau de la frontière linguistique et en fait, c’est vrai qu'en Belgique on se rapproche de la fin de l'influence finalement du français et du français parisien du français de l'Académie Française parce que c'est l'Académique Française qui a quand même fixé cet usage du soixante-dix / quatre-vingt-dix. Et peut-être que comment justement en néerlandais, comme en anglais d'ailleurs on fonctionne en septante et en nonante.

Ce qui est je suis désolé de le dire, nettement plus logique. Donc voilà n'en déplaise aux Français, c'est plus logique il y a moins de calcul mental. Comme tu l'as bien dit effectivement, il semblerait que les celtes comptaient par paquet de vingt.
 

M : Et il y a la petite anecdote qui n'est pas non plus 100% sûre, mais qui est amusante sur Louis XIV.
 

B : Voilà, c'est ça Louis XIV qui effectivement avait très mal vécu le cap de passer les septante ans, de devenir un septuagénaire est donc comme effectivement ça a été fixé en quelque sorte sous son règne d'utiliser le 70 et bien la légende raconte que c'est parce qu'il vivait trop mal le fait de devoir dire "j'ai septante ans".
 

M : Il voulait encore rester un peu dans les 60, voilà. Il aurait dit 70 pour avoir, garder ce 60 et juste rajouter 10 ans, mais qui a ce côté de non dit.
 

B : Exactement.

 

Est-ce que les Français et les Belges s'entendent bien ? Qu'est-ce qu'ils pensent l'un de l'autre ?

M : Alors, la question suivante : est-ce que les Français et les Belges s'entendent bien et qu'est-ce qu'ils pensent l'un de l'autre ?
 

B : Voilà, ça, c’est une question très délicate parce qu'on aime bien se chamailler. C'est un peu "je t'aime moi non plus". On aime bien faire des blagues, mais on s'entend très bien.
 

M : On est un peu cousins, on peut dire.
 

B : Dans les faits, on s'entend bien on est par exemple en tant que belge ou moi j'ai toujours été hyper bien accueilli en France. On a généralement un capital sympathie en Belgique, on a beaucoup d'humour, on a beaucoup d'autodérision. Plus que les Français. Oui, on aime bien rire de nous-mêmes. Voilà on a beaucoup d'autodérision, on aime bien faire la fête, boire de l'alcool, de la bière.
 

M : Ça rapproche !
 

B : Sans rentrer dans les stéréotypes, mais disons qu'on a quand même un folklore assez festif, on va dire.

Par contre, il y a quand même une différence avec les Français, c'est qu'en raison des divisions régionales qu'on a en Belgique, on n'a pas un sentiment national très fort. En tout cas oui ça peut arriver quand il y a le mondial de foot, certaines occasions. Mais, un patriotisme, il y en a pour certaines personnes oui ça arrive, mais comparé à la France par exemple.
 

M : Vous êtes peut-être plus divisés au niveau politique belge qui n'est pas unifiée.
 

B : Oui, oui nous par exemple là en tant que belge francophone bien souvent on est plus au courant, plus au fait des chanteurs français, des politiciens français et des animateurs de télévision français que de leurs homologues néerlandophones en Belgique. Parce que voilà on ne regarde pas spécialement la télé néerlandophone.

Du coup les Français sont plutôt fiers de leur pays de leur histoire et on le perçoit parfois un peu comme du chauvinisme. Oui, ils vont parfois plus mépriser les autres. Voilà et on le perçoit parfois un peu comme ça de l'extérieur, je le dis avec des pincettes.

Mais donc là encore une fois il faut distinguer je pense un état d'esprit qui peut être plus propre à la région parisienne. C'est ce qu’on dit oui. Parce que la mentalité à Paris est très différente par rapport aux autres régions, à la province. Mais donc voilà donc du coup, il y a ce ressenti. Ça a amené, ça a donné naissance on va dire à une profonde rivalité on va dire.
 

M : Qui se ressent beaucoup sur les terrains de foot notamment voilà comme hier il y a eu le match PSG / Bruges.
 

B : Exactement. Du coup, il y a une vraiment une rivalité.
 

M : On l'a beaucoup ressenti pendant la coupe du monde aussi.Il y avait une grande rivalité qui est plus forte sur le domaine du sport, car en réalité il n'y a pas de problème.

 

Quels sont les stéréotypes sur les Belges et les Français ?

Du coup, la prochaine question qui est liée à la question d'avant : ce sont les stéréotypes sur les Belges et sur les Français.

On a déjà dit un peu que les Belges pensaient que les Français étaient chauvins, qu'ils aiment beaucoup trop leur pays. Comme on l'a dit les Belges sont chaleureux, qu'ils aimaient faire la fête, ils sont sympathiques. Vous manger beaucoup de frites aussi. Je crois que c'est vrai.
 

B : Au niveau voilà oui généralement encore une fois, on est dans les stéréotypes donc c'est une caricature un peu. Bon tous les Belges ne sont pas comme ça. Mais, il y a des friteries. Oui, qu'on appelle même parfois des fritkots.

Parce que donc le kot étant à un petit local, voilà un petit local. On dit un kot étudiant pour parler du studio étudiant. Un placard, c’est aussi un kot en quelque sorte. Et voilà les fritkots.

Oui, il y a cet aspect bons vivants ; bière, frites, chocolat. Au niveau de la gastronomie, c’est vrai que c'est souvent une gastronomie je ne vais pas dire simple parce qu on a aussi de la haute gastronomie en Belgique, mais généralement les plats nationaux sont plutôt des plats ben oui qui tiennent au corps : du waterzooï, de la carbonnade flamande, des moules frites. Voilà, disons que ça se conjugue bien avec un état d'esprit où on profite des choses simples sans complexe.

 

Quelles sont les différences entre la bière belge et la bière française ?

M : La prochaine question : quelles sont les différences entre la bière belge et la bière française.
 

B : Voilà, question délicate et épineuse. La principale différence, c’est que la bière belge est bien meilleure. Ahaha. Voilà, au-delà de ça, c'est vrai que la Belgique, c'est un pays réputé pour la bière. Clairement.
 

M : La France, c’est plus le vin, c'est aussi une question de climat.
 

B : Voilà mais donc effectivement au-delà de la simple "Pils", il y a toutes ces bières spéciales : les bières "lambic". Il y en a plein et elles sont généralement très bonnes. Elles ont du goût. Puis les bières trappistes qui, elles aussi, sont fabriqués avec un savoir-faire très particulier qui sont très bonnes aussi. Puis, nous avons aussi les bières d'abbaye alors les bières d'abbaye elles ne sont pas fabriquées par des moines, mais elles sont fabriquées selon une recette ancestrale qui était d'usage dans l'abbaye pendant le Moyen-Âge. Il y a aussi ces bières d'abbaye. Il y en a plein, beaucoup. Là, c'est juste la recette en quelque sorte. Puis, y a brune, blonde, ambrée, blanche aussi, donc voilà.

Il y a plein de sortes de bières ce qui fait quand même oui je pense qu'on peut de dire sans chauvinisme belge cette fois-ci, mais que quand même au niveau des bières, il faut nous laisser ce qui est. On a le chocolat, mais les Suisses font aussi du bon chocolat. Voilà, les Allemands font de la bière. Les Français font de la bière. Les Anglais font de la bière. Mais effectivement on a quand même une variété, une très grande variété en ce qui concerne la bière surtout pour un petit. Au niveau de la variété, c'est assez important.

 

Est-ce que les Wallons et les Flamands parlent entre eux en anglais ?

M :  Question suivante intéressante : est-ce que les Wallons et les Flamands parlent entre eux en anglais ? Quelle langue ils parlent entre eux vu que les Wallons parlent français et les Flamands parlent néerlandais.
 

B :  Eh bien je vais dire que ça arrive ça arrive même de plus en plus, particulièrement chez les jeunes, je dirais, qui sont de plus en plus familiarisés à l'anglais.

Ils ont de plus en plus de facilités à parler anglais parce que voilà la musique, le cinéma, les séries, etc. Donc, généralement les jeunes vivent l'anglais de manière plus concrète parce qu'ils l'apprennent aussi à l'école que l'apprentissage du néerlandais qui pour nous francophones voilà le français est très répandue. Ben voilà, on regarde des programmes français à la télévision, la musique française est très répandue par rapport au néerlandais.

Donc pour les jeunes, c’est souvent difficile de parler néerlandais. Ils y sont tout simplement moins confrontés au quotidien et pour les néerlandophones ben ce n’est pas facile non plus de parler le français parce que comme vous le savez en tant qu'apprenants du français très difficile bien plus que l'anglais. Donc, bien souvent effectivement ils communiquent en anglais.

Maintenant, ce qu'il faut aussi souligner c'est que les dialectes se perdent et c'est la même chose en France. Par exemple, avant à Bruxelles le dialecte : le bruxellois qui était un mélange de français et de néerlandais était très parlé ou en tout cas parlé.

Mon père sans avoir vraiment appris le néerlandais à l'école, il était familiarisé au néerlandais parce qu'on mélangeait plus facilement les deux langues.

Ça, ça se perd donc du coup effectivement ça arrive. Alors, je ne dirais pas que c'est tout le temps parce qu'il y ait aussi, je dirais, le respect de l'interlocuteur. Voilà, j'ai appris les néerlandais et chaque fois que je peux faire l'effort de parler néerlandais avec des Belges. Après, si on voit que c'est trop difficile et si le néerlandophone avec qui je suis en train de parler sait parler français on essaye un peu en français ou alors il arrive qu'on parle en anglais. Ce n’est pas la règle, ça ne se fait pas tout le temps, mais ça se fait.

 

Si je travaille en France, est-ce que je peux dire septante et nonante ?

M :  Alors, la dernière question : si je travaille en France est ce que je peux dire septante ou nonante. Alors, ça, c’est peut-être plus une question pour moi je pense.

Je pense que ça ne pose pas de problème si un Belge ou un Suisse ou même au Québec on le dit, je crois va dire septante ou nonante. On va comprendre sans problème bien sûr on ne va pas ne pas comprendre ce qu'il dit. Vous pouvez le faire peut-être vous aurez droit à des petites blagues vu qu'on aime bien, on l'a dit, les Français et les Belges aiment bien se charrier. Il peut y avoir des petites blagues sur ça.

Après, je conseillerais si on est dans le pays d'utiliser le vocabulaire du pays. Je sais que quand je suis en Belgique, quand j'ai vécu en Belgique, je faisais l'effort de dire septante et nonante.

C'était parfois difficile. Je me suis retrouvée à dire des choses bizarres comme "nonante-treize", je voulais dire "nonante-trois" et je faisais un mélange avec "quatre-vingt-treize". Je sais que les Belges font l'effort quand ils sont en France d'essayer de dire soixante-dix et quatre-vingt-dix. Même si dans la tête on doit faire une petite traduction.
 

B :  Ça demande une petite gymnastique mentale.
 

M :  Il faut faire l'effort d'utiliser le vocabulaire propre au pays. Voilà, vous pouvez si vous n’y arrivez pas, ce n'est pas très grave, mais par question de respect d'utiliser le vocabulaire du pays.
 

B :  Oui, ça fait toujours plaisir.
 

M :  On montre qu'on fait un effort et qu'on s'acclimate au pays dans lequel on est.
 

B :  Pour revenir sur ce qu'on disait tout à l'heure sur les petites chamailleries. Si en Belgique, on entend un Belge ou si on entend quelqu'un dire soixante-dix ou quatre-vingt-dix. On va dire : "pour qui il se prend celui-là ? Il veut se donner un genre ?" Voilà parce que bon voilà et on va trouver ça un petit peu dikkenek, étonnant on veut se donner un genre de parler à la française en quelque sorte.

 

M :  C'était la dernière question merci d'avoir posé ces questions très intéressantes sur la France et la Belgique si vous en avez d'autres vous pouvez les mettre en commentaire. On pourrait peut-être pourquoi pas refaire une vidéo de ce genre, sur même d'autres sujets, voilà, des vidéos plus de conversation. En tout cas, c'était très sympa je ne sais pas ce que vous en avez pensé. Dites si vous avez aimé ce genre de vidéos.
 

B :  Ben oui, ça nous ferait plaisir d'avoir vos retours si voilà si vous avez envie qu'on en fasse d'autres. Bon, là, c’était l'occasion pour nous aussi de se revoir après nos études, après le Covid. Donc, on s'était plus vu depuis un an et demi, depuis le Covid. Et donc, le fait que tu sois en Belgique, ça a facilité les choses. Donc, pour nous, c’était un plaisir et même à distance on peut faire ce genre de vidéo.
 

M :   Vous pouvez nous retrouver tous les deux au Ohlala French Coffee où Benoît est prof dans ce groupe de conversation et moi aussi. 
 

M & B : À bientôt !